Ce sont les deux personnages principaux, Jean-Louis Duroc et Anne Gauthier, de ce film réalisé par Claude Lelouch, qui se parlent hors champ, d'un petit moment où un homme et son chien, vus juste en silhouette, se promènent sur le plancher le long de la plage à Deauville vers le coucher du soleil.
Cet intervalle simple et court est profond et émouvant également. En le regardant sans son, j'ai imaginé un scénario comme suit :
Anne : Tu as remarqué sur les planches le long de la plage, l’homme et son chien, comment ils ont la même démarche ?
Jean-Louis : Ah oui, c'est comme un couple de longue date qui se conviennent parfaitement ; ils font une sorte de danse ensemble comme une seule personne.
Anne : Je pense qu'ils sont animés par la force des vagues ; une force perpétuelle qui continue sans cesse à travers des millions d'années.
Jean Louis : On trouve la même puissance dans le brouillard, j'imagine.
Anne : Oui, c'est la même. Le brouillard emporte le mystère, la profondeur, l'énergie justement comme la mer.
Jean Louis : Pas de séparation entre tous les trois, la mer, les vagues, le brouillard, sauf dans nos illusions. En fait c'est une scène magnifique, un tableau impressionniste ou une photographie en noir et blanc. Un film bien sûr.
Anne : C'est un ballet et parmi les personnages, les danseurs, il faut qu'on inclue le brouillard, la brume salée émise par la mer ; le parfum qui enveloppe tous les promeneurs le long de la plage ; les petits bateaux de pêche.
Jean-Louis : J'aime comment les vagues roulent en montant le versant de sable et les vagues … comment les vagues giflent doucement les carènes de bois. Cet homme et son chien sont éternels ici ; un rêve, bien sur, mais j'aime imaginer qu’il y avait un homme comme ça sur cette plage depuis toujours.
Anne : Descendant de Merlin.
Daniel
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